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Kobané libérée et dévastée

Après 3 semaines passées à Suruç, localité sur la frontière turco-syrienne, l’automne dernier j’étais pressé d’entrer dans la ville kurde où les destructions apparaissent à peine la ligne de démarcation franchie comme le montre cette vidéo que j’ai tourné à bord d’un véhicule.

L’est de Kobané est totalement anéanti après avoir été pilonné pendant 4 mois par la coalition internationale alors que le secteur ouest a été « relativement » épargné  même s’il a tout de même dû subir de nombreux tirs d’obus et de roquettes des jihadistes.

Les maisons sont aplaties, les immeubles éventrés, les voitures pulvérisées. Les avions de la coalition n’ont pas fait de quartier et ont bombardé toutes les positions des jihadistes jusque dans le coeur de Kobané

Dans ces secteurs les affrontements ont été extrêment violents, les combattants kurdes sont passés de maison en maison, après les frappes, pour repousser les jihadistes hors de la ville. Parmi ces kurdes figurent de nombreuses femmes qui sont en première ligne dans cette guerre contre le groupe Etat Islamique.
Dans ces rues on croise souvent des enfants, certains ont d’ailleurs repris le chemin de l’école.
Ce qui est frappant c’est le contraste entre leurs sourires et ce paysage de désolation. Généralement dans les villes bombardées, comme Alep par exemple, et bien les civils sont d’une tristesse absolue alors qu’à Kobané ils rient, écoutent de la musique comme si ces destructions étaient le prix à payer pour se débarrasser des Jihadistes.
Le bilan de cette guerre de Kobané est lourd, on compte plus de 1800 morts dont 1000 jihadistes. Ici une barre chocolatée au milieu des gravats près des cadavres des islamistes radicaux.
Des jihadistes qui ont aussi laissé derrière eux des bombes et des camions piégés qu’ils n’ont pas eu le temps d’utiliser.

Mais il ne faut pas oublier que si Kobané est aujourd’hui une ville débarassée des islamistes ultra-radicaux du groupe Etat Islamique, c’est aussi une localité qui se retrouve sans infrastructures de bases, il n’y a plus d’électricité, plus d’eau courante et de nombreuses rues sont défoncées. Kobané est libre mais reste à reconstruire.

Omar Ouahmane
Envoyé spécial permanent à BeyrouthDepuis Beyrouth, Omar Ouahmane couvre pour Radio France l'actualité du Liban et du Proche-Orient.

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