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Les Kurdes avancent face à l’EI en Syrie



Les combats et les bombardements ne montraient aucun signe de répit dans le nord la Syrie vendredi, jour où aurait dû entrer en vigueur un cessez-le feu réclamé par les Etats-Unis et la Russie il y a une semaine.

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Alors que le conflit s’apprête à entrer dans sa sixième année, les espoirs de paix apparaissent plus minces que jamais, comme l’a reconnu l’émissaire de l’ONU, Staffan de Mistura. Il a déclaré que la date du 25 février envisagée pour la reprise des discussions de Genève entre régime et opposition n’était pas réaliste.

Sur le terrain, les forces kurdes poursuivent leur progression dans le nord de la Syrie. Elles ont avancé face aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans la province de Hassaké (nord-est), bénéficiant de l’appui aérien de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Dans le même temps, la Turquie a étendu ses bombardements à plusieurs secteurs de la province d’Alep contrôlés par les forces kurdes syriennes, qu’elle accuse notamment d’être derrière l’attentat meurtrier de mercredi à Ankara.

« Il s’agit des plus violents bombardements » depuis le début le 13 février de la campagne militaire turque contre les Kurdes dans cette région, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). La principale milice kurde des YPG et sa branche politique du PYD, qui contrôlent les trois quarts de la frontière syro-turque, sont considérées par Ankara comme des groupes « terroristes » car proches du mouvement kurde indépendantiste turc du PKK. A l’inverse, Washington les appuie car ils sont à la pointe du combat contre l’EI.

Irréaliste
Dans la province de Hassaké, les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance dominée par les YPG, ont pris plusieurs localités et progressaient en direction de la ville de Chadadi, un bastion de l’EI, dont elles se trouvaient à cinq km seulement, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Dans leur avancée, les forces kurdes ont réussi à couper deux principales routes de ravitaillement à l’EI, celle reliant Chadadi à Mossoul en Irak voisin et une autre menant jusqu’à Raqa, principal bastion du groupe jihadiste en Syrie. Elles ont aussi mis la main sur le champ pétrolier de Kbibé au nord-est de Chadadi, après de violents affrontements et des frappes de l’aviation de la coalition qui ont forcé les jihadistes à battre en retraite, a ajouté l’OSDH.

Le bruit des armes devait pourtant cesser vendredi conformément à l’appel lancé le 12 février par le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) qui rassemble 17 pays, dont les Etats-Unis et la Russie. Il avait décidé d’une « cessation des hostilités » d’ici une semaine. Quant aux négociations entre le régime et l’opposition, suspendue le 3 février, elles sont au point mort. « Je ne peux pas de façon réaliste convoquer de nouvelles discussions à Genève le 25 février, mais nous avons l’intention de le faire bientôt », a confié M. de Mistura au quotidien suédois Svenska Dagbladet. « Nous avons besoin de 10 jours pour nous préparer et envoyer les invitations. Les discussions (…) peuvent être couronnées de succès si l’aide humanitaire se poursuit et si nous obtenons un cessez-le-feu ».

Moscou tance Assad
Par ailleurs, la Russie, alliée du régime syrien, a exprimé son mécontentement après des propos du président syrien Bachar al-Assad sur son désir de reconquérir toute la Syrie. « La Russie s’est investie sérieusement dans cette crise du point de vue politique, diplomatique et maintenant militaire. C’est pourquoi nous voudrions, bien sûr, que Bachar al-Assad en tienne compte », a déclaré l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine, dans une interview au quotidien Kommersant.

Les déclarations du président syrien « dissonent avec les efforts diplomatiques entrepris par la Russie » afin de mettre fin aux hostilités en Syrie et d’y instaurer un cessez-le-feu, a-t-il estimé dans une critique rare du régime du président syrien. M. Assad avait affirmé la semaine dernière, dans un entretien à l’AFP, sa volonté de reconquérir toute la Syrie, quitte à mener de « longs » combats.

M. Tchourkine a par ailleurs estimé qu’il était « trop tard » pour l’éventuelle instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie, sur laquelle insistent notamment l’Allemagne et la Turquie. L’Otan a para ailleurs averti la Turquie de ne pas provoquer la Russie, rapporte l’hebdomadaire allemand Spiegel. L’Alliance atlantique « ne se laissera pas entraîner dans une escalade militaire avec la Russie dans le sillage des tensions entra la Russie et la Turquie », a mis en garde le ministre luxembourgeois des Affaires Etrangères Jean Asselborn, qui parlait au nom de ses collègues de l’OTAN.

Source : http://www.7sur7.be/7s7/fr/16921/Syrie/article/detail/2621822/2016/02/19/Les-Kurdes-avancent-face-a-l-EI-en-Syrie.dhtml

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