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Les civils kurdes pris sous le feu vengeur des Turcs

Kurdistan – Les combats continuent entre l’armée turque et les rebelles du PKK, faisant grimper le nombre des victimes.

A mesure que les combats s’intensifient entre les membres des forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l’inquiétude concernant les civils grandit. Une dizaine d’entre eux auraient déjà perdu la vie et des dizaines d’autres auraient été blessés depuis la fin du mois de juillet et l’éclatement du cessez-le-feu.
De simples victimes collatérales? Pas seulement, clament des associations et médias prokurdes qui accusent les forces de sécurité turques d’avoir volontairement pris pour cible des civils. Des exactions commises à de multiples reprises dans la région, affirme dans un communiqué de presse le Congrès national du Kurdistan basé à Bruxelles qui évoque, entre autres, les districts de Varto, Lice et Nusaybin.
Même son de cloche pour ANFnews, une agence de presse proche du PKK. Laquelle rapporte qu’à Silvan, dans la province de Diyarbakir, l’armée turque aurait «délibérément pris pour cible les populations locales, bombardées, et canardé leurs maisons, leurs lieux de travail et leurs véhicules». Des informations qui restent pour l’heure impossible à vérifier tant la confusion règne dans la région, mais qui alimentent pleinement le climat de tension dans le sud-est du pays. Lundi, c’est une photo postée sur les réseaux sociaux qui a mis le feu aux poudres. On y voit le corps dénudé et mutilé d’une combattante du PKK, tuée lors de combats avec l’armée dans le village de Varto. Cette publication a provoqué le soulèvement de la bourgade.
Près d’un mois après le début de la croisade antiterroriste lancée par Ankara contre le PKK le bilan est macabre: plus de 55 membres des forces de sécurité turques et environ soixante combattants kurdes ont déjà perdu la vie dans les combats. Près 400 rebelles, parmi lesquels probablement des civils, ont également été tués au cours des opérations aériennes menées par l’armée contre les positions kurdes sur les sols turc et irakien.
Ce mercredi, huit soldats sont morts dans une attaque à la bombe près de Siirt, dans le sud-est du pays. Cette action, attribuée aux rebelles kurdes, est la plus meurtrière depuis le début des heurts à la fin de juillet. Une réponse sans doute à l’intensification des opérations militaires par Ankara, qui entend bien reprendre le contrôle de la région. L’armée turque a placé plusieurs villes du sud-est sous un strict couvre-feu.
Le pouvoir turc redoute que cette vague de violences ne gagne le reste du pays, notamment ses métropoles prisées des touristes. Istanbul a déjà été frappée le week-end dernier par deux attaques revendiquées par l’extrême gauche et le PKK. Ce mercredi, le climat ne semblait guère s’améliorer. Deux hommes armés de grenades et d’armes automatiques ont été interpellés après avoir attaqué des policiers en faction devant le palais du Dolmabahçe, passage obligatoire pour les touristes étrangers et siège des bureaux stambouliotes du premier ministre turc. (TDG)

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